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TOURMENTS DE L'ÂME - MALADIES DU CORPS

Bernard HERZOG

Chaque observation est une remise en question d’un savoir car l’homme n’a pas une histoire générale, il a sa propre histoire. C’est dire combien la médecine industrialisée ignore et récuse l’individu ! Elle n’a plus aucune face humaine et génère une foule de nuisances(1).

Chaque être constitue un monde, chacun a un sillage, une vie propre et toute massification à cet égard, tout protocole, est un acte contre nature car c’est au travers de ses histoires et de ses périples que l’homme peut se raconter, c’est au travers de ses racines qu’il cherche à vivre et c’est au travers de ce maillage qu’il va se mettre debout et s’élancer, marcher sur le chemin de sa vie.

Chaque être, chaque homme a plus ou moins une histoire lourde, pénible à affronter. Et, c’est précisément dans cet affrontement qu’il va se structurer et reconstituer une lignée.

Personne n’échappe à cette manière. Quand il est jeune, fringant, voire arrogant, il pense que tout lui appartient, même l’insignifiance.
Après des années, on s’aperçoit que tout cela s’effondre et qu’on n’emporte rien avec soi si ce n’est qu’une curiosité plus ou moins marginale dans laquelle se délayent ses humeurs. Elles vont l’amener à prendre ou non une décision.

La lâcheté constitue l’accompagnateur habituel si bien que l’on s’enfonce ainsi de degré en degré dans la maladie. Le mal à deux, le mal du couple, la lâcheté n’est pas toujours signifiance d’un mal-être, d’un refus, seulement d’une peur, d’une angoisse de vouloir bien faire et d’éviter de mal faire.
C’est laisser filer le temps d’une décision, c’est se lâcher dans des éléments tourbillonnants : Voilà toute la différence.

Il ne s’agit pas d’un effort pour se structurer, pour affronter la vie et l’épreuve, c’est tout bonnement se laisser aller.

’homme a une nécessité de “similis” dans sa similitude, on se recherche selon ses conceptions d’humeur. Cela fait des couples mais ne règle pas les problèmes.

L’ablation d’un organe ou l’irradiation interne par l’iode radioactif entraîne des inscriptions sur l’A.D.N. des patientes donc une transmission génétique éventuelle d’un manque, d’une carence indélébile.

Une professeur de gymnastique de Rennes avait attiré mon attention il y a quelques années sur une série d’observations (110 cas) effectuées au long de sa carrière parmi ses élèves nés de mères thyroïdectomisées : elle avait souligné la fréquence anormalement élevée de tumeurs cancéreuses et de déséquilibres immunitaires dans leur descendance. Je ne pouvais vérifier les faits mais le témoignage était d’importance.

Des études statistiques seraient utiles à ce niveau que nous ne pouvons réaliser mais que les organismes de santé publique devraient aisément effectuer étant donné la mode actuelle des thyroïdectomies pour tout nodule suspect.

Dans toutes ces observations, l’héritage familial ou l’empreinte, pour rejoindre Konrad Lorenz, est semblable au logiciel d’un ordinateur. Il est là bien vivace, on ne s’en affranchit pas. C’est une réalité qui revient au galop. Il s’agit d’une épreuve dont il faut prendre conscience et avec fermeté remonter l’inversion vitale pour retrouver le sens correct. Plus on laisse aller, plus les vieux démons ressurgissent. La culpabilité, notamment dans le cas présent, est le dénominateur commun à toutes ces observations cliniques ou le “cul pas habilité” pour raison d’endoctrinement religieux. Bref, c’est une véritable infection mentale propagée, transmise et héritée. Il faut être capable de s’en débarrasser comme d’une gangue nauséabonde et infernale. Cela exige de grands efforts de prise de conscience mais aussi d’agir car les prises de conscience ne suffisent pas contrairement aux espoirs des psychothérapeutes.

Accepter de laisser passer la vie, accepter le désir de l’autre comme le sien, c’est s’ouvrir à la joie de vivre et d’échanger, cela ne se fait pas comme cela en un jour après avoir subi un conditionnement opposé !

 

 

(1) Petr SKRABANEK, “La fin de la médecine à visage humain”, 1 vol., 233 p, 1994, trad. Anglais, Ed. Odile Jacob, Paris.