Chaque observation est une remise en question d’un savoir
car l’homme n’a pas une histoire générale,
il a sa propre histoire. C’est dire combien la médecine
industrialisée ignore et récuse l’individu
! Elle n’a plus aucune face humaine et génère
une foule de nuisances(1).
Chaque être constitue un monde, chacun a un sillage, une
vie propre et toute massification à cet égard, tout
protocole, est un acte contre nature car c’est au travers
de ses histoires et de ses périples que l’homme peut
se raconter, c’est au travers de ses racines qu’il
cherche à vivre et c’est au travers de ce maillage
qu’il va se mettre debout et s’élancer, marcher
sur le chemin de sa vie.
Chaque être, chaque homme a plus ou moins une histoire
lourde, pénible à affronter. Et, c’est précisément
dans cet affrontement qu’il va se structurer et reconstituer
une lignée.
Personne n’échappe à cette manière.
Quand il est jeune, fringant, voire arrogant, il pense que tout
lui appartient, même l’insignifiance.
Après des années, on s’aperçoit que
tout cela s’effondre et qu’on n’emporte rien
avec soi si ce n’est qu’une curiosité plus
ou moins marginale dans laquelle se délayent ses humeurs.
Elles vont l’amener à prendre ou non une décision.
La lâcheté constitue l’accompagnateur habituel
si bien que l’on s’enfonce ainsi de degré en
degré dans la maladie. Le mal à deux, le mal du
couple, la lâcheté n’est pas toujours signifiance
d’un mal-être, d’un refus, seulement d’une
peur, d’une angoisse de vouloir bien faire et d’éviter
de mal faire.
C’est laisser filer le temps d’une décision,
c’est se lâcher dans des éléments tourbillonnants
: Voilà toute la différence.
Il ne s’agit pas d’un effort pour se structurer,
pour affronter la vie et l’épreuve, c’est tout
bonnement se laisser aller.
’homme a une nécessité de “similis”
dans sa similitude, on se recherche selon ses conceptions d’humeur.
Cela fait des couples mais ne règle pas les problèmes.
L’ablation d’un organe ou l’irradiation interne
par l’iode radioactif entraîne des inscriptions sur
l’A.D.N. des patientes donc une transmission génétique
éventuelle d’un manque, d’une carence indélébile.
Une professeur de gymnastique de Rennes avait attiré
mon attention il y a quelques années sur une série
d’observations (110 cas) effectuées au long de sa
carrière parmi ses élèves nés de mères
thyroïdectomisées : elle avait souligné la
fréquence anormalement élevée de tumeurs
cancéreuses et de déséquilibres immunitaires
dans leur descendance. Je ne pouvais vérifier les faits
mais le témoignage était d’importance.
Des études statistiques seraient utiles à ce niveau
que nous ne pouvons réaliser mais que les organismes de
santé publique devraient aisément effectuer étant
donné la mode actuelle des thyroïdectomies pour tout
nodule suspect.
Dans toutes ces observations, l’héritage familial
ou l’empreinte, pour rejoindre Konrad Lorenz, est semblable
au logiciel d’un ordinateur. Il est là bien vivace,
on ne s’en affranchit pas. C’est une réalité
qui revient au galop. Il s’agit d’une épreuve
dont il faut prendre conscience et avec fermeté remonter
l’inversion vitale pour retrouver le sens correct. Plus
on laisse aller, plus les vieux démons ressurgissent. La
culpabilité, notamment dans le cas présent, est
le dénominateur commun à toutes ces observations
cliniques ou le “cul pas habilité” pour raison
d’endoctrinement religieux. Bref, c’est une véritable
infection mentale propagée, transmise et héritée.
Il faut être capable de s’en débarrasser comme
d’une gangue nauséabonde et infernale. Cela exige
de grands efforts de prise de conscience mais aussi d’agir
car les prises de conscience ne suffisent pas contrairement aux
espoirs des psychothérapeutes.
Accepter de laisser passer la vie, accepter le désir
de l’autre comme le sien, c’est s’ouvrir à
la joie de vivre et d’échanger, cela ne se fait pas
comme cela en un jour après avoir subi un conditionnement
opposé !
(1) Petr SKRABANEK, “La fin de
la médecine à visage humain”, 1 vol., 233
p, 1994, trad. Anglais, Ed. Odile Jacob, Paris.